Trail du Mont Ventoux

blog spor course nature trail


Le trail du Mont Ventoux

… ou le trail le plus long de ma vie (pour l’instant car il y en aura d’autres c’est certain!).

Début février, la team AOC Ventoux m’a proposé de participer au trail du Mont Ventoux en prenant le départ avec leurs vignerons et notre groupe de happy runners. J’ai tout de suite sauté sur l’occasion en m’inscrivant sur le 46km bien qu’il existe des formats moins ambitieux de 15 ou 26km. Sachant que je n’avais pas fait de vraies courses en montagne depuis le Grand Trail de la Vallée d’Ossau, ça aurait pu être largement suffisant mais je tenais absolument à aller jusqu’au sommet ce qui n’était pas possible pour les parcours du 15 et du 26km. Qu’on se le dise : un mont sans sommet c’est comme un lundi de Pâques sans chocolat haha !

team happy running crew trail

 

C’est donc les mains dans les poches que je me suis présentée le 19 mars pour prendre le départ de mon premier gros trail de la saison, pas uniquement pour bibi, pour les vrais athlètes aussi ! Avant de nous donner le top départ, le speaker nomme toutes les têtes d’affiche. Mon cœur ne fait qu’un bond lorsque j’entends que Sylvain Court est présent ! Il a gagné le championnat du monde de trail à la Maxi Race en 2015 et j’étais là lors de son arrivée. Bref, mode FANCLUB activé ! Malheureusement je n’ai pas pu avoir d’autographe sur mon dossard car Sylvain m’a très vite distancé… Trop bizarre…
Pour cette course, Adrien décide exceptionnellement de m’accompagner. Il est malade depuis 4 jours avec un bon vieux rhume accompagné de quelques douleurs au dos et préfère donc se la jouer tranquillou. On passe la ligne de départ ensemble, prêts à en prendre plein la vue pendant 46km ! La météo est avec nous : beaucoup de soleil et peu de vent, le combo parfait pour une longue journée de trail.
À peine partis que le parcours commence très vite à nous jouer des tours ! Après 1 ou 2km de bitume, on attaque plusieurs petites dunes de sable ocre sorties d’un autre monde. C’est vraiment surprenant de voir ce décor planté là ! Je trouve le paysage splendide mais je me dis que le parcours est déjà bien difficile… et ce n’est que le début ! On continue dans la joie et la bonne humeur notre ascension. Rien de très technique, le chemin est très praticable, ça monte bien donc on prend notre temps. On arrive au premier ravitaillement du 15ème km en environ 2h30. Tout va bien on est en dessous de la barrière horaire de 3h15 passé laquelle on aurait pu se faire re-diriger vers le parcours du 26km. J’avais quelques doutes sur mes capacités à passer ce premier cap donc je suis rassurée et repars avec le sourire. Il nous reste encore 7km jusqu’au sommet. Pour les courses un peu longues, j’adore segmenter par étapes importantes de la course les kilomètres qu’ils me restent à parcourir. C’est bien plus motivant qu’en se disant « plus que 31km » !!!
Après le ravito, on commence à se faire doubler par les premiers du 26km qui sont pourtant partis 1h30 après nous. Je m’écarte à plusieurs reprises pour laisser passer et encourager les traileurs de choc qui courent comme des petits fous dans les montées, là où moi je marche peinard… Je suis mitigée entre admiration, force et honneur. Mouais ils courent vite, mais ils ne font pas le format 46km ! D’ailleurs quelques uns nous doublent et nous félicitant en retour. Oui, quand les premiers rattrapent les derniers, c’est beaucoup d’émotion.

Puis il y a la fameuse intersection, là où les parcours du 26 et du 46km se séparent définitivement. Sans hésiter je fonce direction le sentier du 46km. On en rigole avec Adrien en s’imaginant nous rabattre discretoss sur le petit parcours mais hors de question de passer à côté du sommet, surtout qu’on y est « presque ». On continue sur notre lancée quand tout à coup, de la neige. C’est que mine de rien, on prend de l’altitude ! La petite surprise du chef c’est de parcourir plus de 3km dans la neige. Il s’agit là de quelques centimètres sur la route, rien d’insurmontable mais il faut redoubler de vigilance car avec les 15 degrés qu’il fait ce jour là, la neige fond à vue d’œil et le sol est très glissant. Si au départ on avance sur un faux plat montant, on termine cet épisode neigeux par une sacré grimpette, presque à quatre pattes !

On en profite tout de même pour faire un selfie de qualité à la GoPro que voici que voilà :

selfie gopro trail

Et puis ça y est, on l’aperçoit, le haut, le beau, le grand Mont Ventoux !

Port de la veste obligatoire au sommet car ça caille et le vent fait des siennes. À tel point que l’on ne s’éternise pas et que l’on zappe même la pause dégustation de chocolat initialement prévue ! À partir du 24ème km, on entame la descente !!! C’est un régal et les pattes déroulent toutes seules. Quel plaisir de gambader pendant près de 4 km… Et puis on se confronte à une nouvelle difficulté. J’avais vu sur le parcours que la descente n’était pas franche puisque le relief montrait 4 ou 5 petits coups de cul donc j’étais prête à les assumer. On ralentit le rythme, on marche à nouveau, on prend son courage à deux mains et on grimpe tout simplement. Puis on redescend… Puis on re-remonte… Puis on re-redescend… Jusqu’au moment où l’enchaînement de coups de cul devient tellement fréquent qu’il est à peine possible de dérouler entre chaque. Moi qui adore descendre, je suis hyper frustrée car je ne m’attendais vraiment pas à un tel parcours ! À chaque fois que l’on croise un bénévole, il nous dit qu’il ne reste plus grand chose avant la descente finale. MON ŒIL LES GARS !!! On enchaîne les petites montées bien casses pattes pendant au moins 10 km… J’avoue que je suis vraiment surprise mais c’est aussi ça les aléas du trail, loin des lois du bitume rien n’est impossible !
Aux alentours du 40ème kilomètre soit 7h30 après notre départ, Adrien est frappé par un violent mal de ventre jusqu’à avoir une grosse baisse de régime, pâlir, l’envie de vomir pour terminer en chien de fusil au sol… Pour la première fois je vois mon homme des montagnes
faiblir et je dois prendre la relève. Alors qu’il m’a attendu pendant toute la course, voilà que les rôles s’inversent. Je passe devant, j’essaie de trouver les mots justes pour l’encourager sans me faire engueuler, je reste positive et je fais mon possible pour lui envoyer des bonnes ondes. Malgré tout ça, quand ça ne veut pas, ça ne veut pas ! Son pépin de santé est arrivé d’un coup de nulle part et l’a vraiment coupé dans son élan. Pas de bol pour nous car c’est le second moment de la course après les 4 km suivant le sommet où nous pouvons vraiment nous amuser en profitant de la descente en allant méga giga vite. Au lieu de cela on va au ralenti de chez ralenti. Le soutenir pendant ce passage à vide est assez intense et je fais de mon mieux pour l’accompagner, le motiver et prendre soin de lui mais je dois vous avouer que ce n’est pas évident du tout car je ne sais jamais sur quel pied danser et j’ai un peu peur de me faire rembarrer (moi la première, je ne suis pas très diplomate quand je suis en difficulté pendant un run!). On alterne marche et pauses pendant lesquelles il s’assoit. Adrien me lâche un « Je ne vais pas terminer ». Je rétorque qu’après plus de 40 bornes et 8h de course, je le porterais sur mon dos pour finir ensemble s’il le faut ! Bizarrement, c’est quand un énième coureur nous double en le motivant que sa machine se re-déclenche et qu’il se remet à trottiner. Il avait peut être besoin d’entendre un encouragement d’une autre personne, comme un déclic… Je suis très fière de lui car je sais qu’il revient de très loin !On retrouve enfin le bitume… mais pas pour longtemps ! Le parcours emprunte un détour à 15m de la route juste histoire de rallonger par un petit coup de cul supplémentaire, comme si on n’avait pas eu notre dose ! On franchit enfin cette ligne d’arrivée en 9h04. La course la plus longue de ma vie je vous l’avais dit !!! 46km, 2100m de dénivelé et une journée mémorable en montagne. Croyez-moi, on se souviendra bien longtemps de ce coquin de Mont Ventoux.

Je vous recommande sincèrement cette course : les 46km valent vraiment le coup d’être parcourus. Les paysages sont variés, magnifiques et grandioses. Cela en fait (presque) oublier les nombreuses difficultés rencontrées. L’organisation est sans faille, c’est très bien balisé sur le terrain, les ravitaillements sont copieux mais peu nombreux. Il n’y a que 2 ravitos solides donc il faut prévoir de quoi se ravitailler dans le camel bag obligatoirement. Bref, j’ai passé un super moment tout en découvrant une région de façon unique et authentique, je suis ultra happy 🙂

L’année 2017 va être riche en aventures trail, vivement les prochaines !

Je vous laisse avec quelques photos de ce bon moment.
À très vite,
xx Chloé

Happy Running Crew Mont Ventoux
team AOC Ventoux trail
Ascension Mont Ventoux
compte rendu trail Mont Ventoux
Trail du Mont Ventoux
Happy Running Crew Chloé Adrien