Euskal trail

Euskal Trail compte rendu


Le weekend dernier, j’ai vécu une aventure humaine et sportive hors du commun. J’espère pouvoir vous retranscrire ce que j’ai vécu car c’était une expérience aussi intense que mon premier marathon (si ce n’est plus…).

L’Euskal Trail

Avant tout, oubliez tout ce que vous savez sur le running sur route. Qui n’a jamais franchi 1000m de dénivelé en montagne ne peut comprendre l’effort. Adrien compare souvent 100m de dénivelé positif comme 1km d’effort sur bitume…
La course à laquelle j’ai participé, le Trail Gourmand, a deux particularités. On s’y inscrit en binôme c’est à dire que c’est une course que l’on parcourt en duo (à ne pas confondre avec un relais!). Il n’est pas nécessaire d’être à côté constamment mais il y a 2 points de contrôle pendant la course où nous devons être ensemble, ainsi qu’à l’arrivée. Ma binôme à moi, c’était Manon <3 Adrien, lui, c’était inscrit avec son ami Nicolas.
Ensuite, l’Euskal Trail propose des courses qui s’étalent sur 2 jours consécutifs. Nous avons opté pour le petit format : 2 x 25km et 2500m de dénivelé (pour les plus gaillards, il y a aussi un 2 x 40km). Tout l’intérêt de cette épreuve est donc de gérer son effort sur la durée : pouvoir se préserver le premier jour et repartir sans trop de douleurs le second.

Jour 1

Réveil à 4h45 pour ce premier jour afin de prendre la navette (il y avait 4 départs différés de 6h16 à 9h15). En effet, si l’arrivée de la course est dans le village de Saint-Etienne-de-Baïgorry, il faut faire 30 min de bus pour se rendre au point de départ. Tout est très bien organisé de ce côté là. Ambiance conviviale et détendue dans le SAS, où nous étions environ 160 binômes. Nous avons même pu faire un selfie entre « duo de duos » avec Adrien et Nicolas. C’est la seule fois que nous verrions nos petits mecs du parcours, qui nous ont distancé en quelques minutes ! Il faut dire que pour se mettre directement dans l’ambiance, le parcours du jour 1 commençait par une montée de plus de 400m de dénivelé !
Sur le parcours, les ravitaillements sont très bien organisés, tous les 5km environ, ce qui permet de ne pas partir trop chargé. Le Trail Gourmand portant bien son nom, on trouve tout plein de choses à manger, avec les traditionnels fruits, barres de céréales, sucres, chocolats, biscuits TUC… mais aussi des sandwichs au pâté, au jambon de pays et au fromage de brebis… Impossible d’avaler cela pendant l’effort bien sûr, mais je ne me suis pas fait prier lors du ravitaillement final après la course !
Avec Manon, on part avec une bonne énergie, avec pour seule et unique ambition de terminer le jour 1 ET 2. Nous avons écouté nos petits corps et respecté nos petits coups de mou. Pour ma part, c’est vers le 12ème kilomètre avec une sacrée envie de faire pipi amplifiée par ma ceinture avec les bidons d’eau… J’ai couru une bonne dizaine de minutes avant de trouver un arbre derrière lequel je pouvais me cacher. Et puis, c’est reparti au taquet !
À mi-parcours, on se rend compte que l’on est à 1h45 et qu’en maintenant ce rythme avec ou sans pause pipi, on arriverait peut être à passer en-dessous des 3h30. Quand Manon a son petit coup de mou, le ravitaillement du 15ème kilomètre arrive pile à temps ! Reboostées, il ne nous reste plus que 10 kilomètres et majoritairement de la descente (avec quelques coups de cul quand même sinon ce, n’est pas drôle!). On prend notre temps, on admire le paysage et on fait même une pause selfie au 17ème kilomètre.
On arrive au dernier ravitaillement du 20ème kilomètre en 2h53. Le plus gros est vraiment derrière nous même si la fin n’est pas si simple. Des petites montées qui coupent le rythme, un passage ultra boueux… pour retrouver le bitume sur les 2 derniers kilomètres. Manon est beaucoup plus à l’aise que moi sur le plat, je la sens toute fraîche et prête à dérouler alors je donne tout ce que je peux pour ne pas trop la ralentir avec un rythme avoisinant les 6min/km. Elle me parle mais impossible de lui répondre, je reste concentrée jusqu’à la dernière ligne droite où l’on aperçoit nos copains nous encourager ! Puis, la concentration laisse place à l’euphorie ! On termine ce premier jour en 3h27 et on se classe 9ème de notre catégorie (seniors femmes). Nous, qui n’avions aucune ambition ni esprit de compétition, c’était une surprise de taille. La petite cerise sur le gâteau après avoir couru si longtemps et intensément !
Finalement, l’après-midi, nous ne nous sommes pas beaucoup reposés ! Nous tenions à faire ce shooting photo pour immortaliser ce moment avec pour décor, les montagnes que nous avions gravies plus tôt. L’occasion de vous montrer l’équipement que nous avons utilisé pour ce trail. À l’unanimité, nous avons tous les 3 adopté les Saucony Peregrine pour leur légèreté, leur dynamisme et leurs semelles crantées s’adaptant aux chemins de montagne caillouteux et/ou boueux en forêt.
trail pays basque
saucony peregrine 6
Ensuite, nous sommes allés encourager nos amies qui prenaient le départ pour la Neska Trail : une course 100% féminine de 8km et 350m de dénivelé. Ambiance zumba très girly au départ et une vague de joie à l’arrivée. Pour un trail découverte, c’étaient les conditions idéales avec la météo de rêve et le parcours digne d’une carte postale. Après un bon repas et une petite bière pour prendre des forces pour le lendemain, nous sommes ressortis à 22h15 pour aller accueillir les vainqueurs de l’ultra trail de 130km et 8000m de dénivelé. La difficulté de l’épreuve est inimaginable… J’étais très émue d’assister à l’arrivée de ces héros. Surprise de taille, le français Yannick Gourdon et l’espagnol Sergio Luis Tejero Madriga ont couru ensemble pendant la majorité du parcours en essayant parfois de prendre la tête… Ils ont décidé d’un commun accord de franchir la ligne d’arrivée ensemble, main dans la main, ex-oequo. Comme quoi même les plus grands champions peuvent laisser de côté leurs âmes de compétiteurs au profit d’une expérience humaine inoubliable. Assister à cette arrivée accompagnée d’un feu d’artifice et entendre leurs discours était très émouvant. Cela m’a rappelé la victoire de Sylvain Court aux championnats du monde de trail à Annecy

Jour 2

Sans transition, passons de la cours des grands à la cours de récré…
Si je me suis endormie la veille avec très peu de courbatures, le réveil a été quelque peu douloureux à 6h du matin. Manon et moi, nous sommes classées 230/630 le premier jour soit dans le 2ème quart, ce qui nous fait partir dans le 2ème car (excellent, quart/car!) (aherm). Pendant le trajet en bus, on voit s’élancer non sans émotion les binômes partis 1h avant, dont nos copains classés 55/630. Arrivées 30min avant le départ, on prend le temps de s’étirer pour un réveil musculaire en douceur.
Heureusement, le parcours du jour 2 commence par 5km plutôt roulants avec très peu de dénivelé positif. On prend un rythme un chouya inférieur à 6min/kmet on boucle les 5 premiers kilomètres en 30min après un petit stop par le ravitaillement. Les jambes sont très très lourdes pour ma part, je sens que je ralentis Manon qui pourrait dérouler encore plus vite. Connaissant le parcours, je sais que je dois m’économiser ! Arrive ensuite la première montée au 6 et 7ème kilomètre où l’on s’avale douloureusement près de 300m de dénivelé positif… Fallait bien que ça arrive, mais bon dieu que j’ai mal. Manon est un peu plus loin dans mon champ de vision, les douleurs aux mollets + aux cuisses + aux fesses sont ultra présentes et je me demande, l’espace d’un instant, ce que je fous là !
Et puis on arrive sur un parcours à flanc plutôt plat sur les hauteurs. Je sens toujours un manque de puissance assez frustrant, n’arrivant pas à relancer la machine comme il se doit. Je sais que mes douleurs vont finir par s’endormir mais je ne sais pas quand. Finalement, c’est pendant la première grosse descente vers le 10ème kilomètre que je finis par retrouver mes jambes. Les descentes, c’est vraiment mon dada. Cela demande un peu de technique, de vigilance et de niac mais c’est tellement fun de prendre autant de vitesse si facilement ! Je double un paquet de coureurs pendant ces descentes mais je dois tout de même m’arrêter pour attendre ma binôme adorée, un peu moins à l’aise sur cet aspect-ci de la course. Il faut dire que c’est son premier trail en montagne et aussi douée soit-elle pour s’adapter à des épreuves physiques, la descente demande tout de même un peu de pratique.
Nous voilà déjà au 3ème ravitaillement, celui au 13,5km. Le plus dur est toujours devant nous : du 17 au 20ème kilomètre, près de 500m de dénivelé bien raide comme il faut. On veut s’économiser au maximum pour entreprendre cette montée sans trop tirer la langue. Je laisse partir Manon 100 mètres devant et me raccroche à d’autres coureurs qui vont à mon rythme. C’est long, c’est dur, c’est costaud mais qu’est-ce que c’est bon !!! Aussi éprouvant soit-il, il s’agit d’une épreuve où tout se passe dans la tête. Ne pas s’arrêter, continuer à mettre un pied devant l’autre peu importe la difficulté, garder le cap et penser que l’on se rapproche lentement mais sûrement du sommet : c’est ce qui m’a permis de tenir.
Au 4ème et dernier ravitaillement, Manon m’attend pour passer le point de contrôle ensemble. On court déjà depuis 3h08 !!! Nous savons que nous ne ferons pas aussi bien que la veille mais nous sommes tellement fières d’avoir fait le plus dur. Il ne nous reste que 5km de descente, mais elle est raide, longue et technique. Pour moi, c’est un vrai moment de bonheur. J’ai déroulé à toute vitesse, frôlant les 5min/km, doublant un paquet de binômes. On s’était dit avec Manon que chacune devait aller à son rythme pour ne pas être frustrée donc je ne me fais par prier lors des descentes ! Arrivée à tout en bas, j’attends Manon quelques minutes puis je l’encourage à plein poumons dès que je l’aperçois. Pour elle, cela n’a pas été une partie de plaisir mais elle s’est quand même débrouillée comme une chef.
Il nous reste à peine 800 mètres. Un sentiment de joie et d’excitation m’envahit un peu plus à chaque pas ! Je prends ma binôme par la main pour la pousser sur les derniers mètres et on franchit cette canaille d’arche pour la seconde fois consécutive en 3h43. Cris. Larmes. Bonheur. Ce moment inexplicable où on réalise que oui, on l’a fait, sans se mettre en danger et avec le sourire.
C’est une petite victoire qui se savoure à deux et ça, ça la rend encore plus belle. On est complètement déboussolées à l’arrivée mais tellement fières de l’avoir fait ! Se comparer aux autres n’apporte pas grand chose au schmilblick, la satisfaction d’avoir personnellement réussi ayant bien plus de valeur, on se classe pour la totalité de la course 220/551 (une 40aine de binôme a abandonné le jour 2) et nous sommes 6ème de notre catégorie. Adrien et Nicolas sont eux 53/630 : n’est pas professionnel de la montagne qui veut. Plutôt fière de mon petit mec.
Euskal trail duo
Cet Euskal Trail, c’est véritablement deux courses en une. Les sensations et les parcours sont tellement différents d’un jour à l’autre !!! Ce qui reste identique, c’est le plaisir de courir dans la montagne et d’en prendre plein la vue à chaque instant. Je dois souligner que l’on a eu une chance incroyable avec la météo pour n’avoir souffert d’aucune goutte de pluie en 7h11 de course ! Nicolas, le binôme d’Adrien qui habite Saint-Etienne-de-Baïgorry depuis plus de 6 ans nous a confié que c’était inédit. Ayant l’habitude de prendre le départ de courses officielles trempée jusqu’à l’os, je suis bien heureuse d’avoir pu éviter cela car je suis consciente que ça change beaucoup de choses en trail running. Non seulement le moral est dans les chaussettes, mais en plus, les chemins sont 10 fois plus gras obligeant à redoubler de vigilance et à ralentir le rythme…
C’était sans aucun doute l’une de mes plus belles courses officielles et j’en garderai un souvenir magique et unique. Merci Manon d’avoir été la meilleure binôme pour cette folle aventure sportive et humaine. Un gros clin d’oeil à Adrien et Nicolas sans qui nous nous serions jamais lancées.
J’espère de tout cœur que ce compte-rendu de course vous a plu. Le trail running est vraiment bien différent de la course à pied sur bitume, tant pour l’effort que la mentalité. À tous ceux qui aimeraient s’y aventurer, foncez, c’est que du bonheur !

Je vous laisse avec la fameuse série de photos sur les terres de l’Euskal Trail ! N’hésitez pas à lire le compte-rendu de ma binôme Manon sur le blog du Happy Running Crew.

À très vite,
xx Chloé

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