La Diagonale des Fous

lever de soleil au Maïdo La Réunion

La semaine dernière, c’était la Diagonale des Fous, LA référence en ultra-trail. Une course mondialement connue de 160km et 10 000m de dénivelé dont le parcours permet de traverser l’île de La Réunion du Sud au Nord, avec toutes les chaînes de montagnes que cela implique !

Vous avez été nombreux à croire que j’étais à la Réunion pour participer à La Diagonale des Fous… Bande de fous va ! Je suis suffisamment consciente de mon niveau et des progrès qu’il me reste à faire pour ne pas griller les étapes avant de m’inscrire à un ultra-trail…

Et pourtant, même sans accrocher un dossard, j’étais là. Motivée comme jamais pour donner de la voix. En tant que sportive, je sais à quel point les encouragements font du bien. Ils motivent, redonnent le sourire et mettent de bonne humeur même lorsque le moral est au plus bas. Pour ce genre de course, il y a des participants qui ont la chance d’être suivis et soutenus par leurs proches tout au long du parcours. C’est un avantage indéniable car cela permet de voir des visages familiers, d’avoir des ravitaillements personnalisés et du matériel supplémentaire. On parle d’une épreuve qui dure entre 24 et 66h selon les niveaux donc ayez en tête que les coureurs doivent faire des pauses pour se changer, manger et dormir. Nombre d’entre eux n’ont pas d’assistance personnalisée mais les postes de ravitaillements et l’organisation de la course offrent de bonnes bases pour se revigorer. Personnellement, je n’avais pas d’ami ni de famille à suivre particulièrement alors je suis allée encourager absolument TOUS les coureurs sur cette épreuve mythique, pendant une dizaine d’heures à trois moments clés du parcours.

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Le premier et pas des moindres, c’est pour le départ de la Diagonale des Fous à Saint-Pierre, le jeudi à 22h. Plus de 2600 coureurs s’élancent, rythmés par la musique et l’ambiance de folie ! Il y a énormément de monde sur les côtés pour encourager et puis, quelques minutes après le top départ, quelle surprise de voir en direction du parcours un feu d’artifice… De quoi envoyer une tonne de courage à tous les ultra-traileurs !

Ensuite, le vendredi matin de 4h30 à 9h, direction le ravitaillement à Nez-de-Boeuf. À ce stade, il y a déjà 38,6km et 2463 de D+ parcourus ! Les coureurs viennent tout juste de passer leur première nuit sur les sentiers réunionnais. Je me place juste après le ravitaillement pour encourager. C’est tellement beau de voir toutes les lumières des frontales alignées sur le sentier qui descend jusqu’au ravitaillement… Très peu de personnes encouragent à cet endroit et à cette heure, on est les seuls à booster les troupes et on prend cette mission très à cœur ! Et puis, le soleil se lève tout doucement, les frontales s’éteignent et c’est une toute autre atmosphère. Assister à ce moment de la course c’est comprendre la difficulté des variations de température entre les nuits très fraîches et les journées très chaudes… Et ce n’est que le début !

Puis, le samedi matin de 6h30 à 10h30, rendez-vous au Maïdo ! C’est la troisième fois que j’y vais et je n’avais jamais eu la chance de voir le point de vue dégagé (ce sont les photos de l’article). Le ciel est plus bleu que bleu et le soleil tape, là encore, c’est une chaude journée qui s’annonce ! Les coureurs en sont au 113ème km avec 7500m de dénivelé dans les pattes. Cette fois-ci, le public est vraiment au rendez-vous et nous ne sommes plus les seuls à donner de la voix. Aller voir les coureurs ici c’est aller les re-booster après un effort ultra intense : la longue montée à pic depuis Mafate. En plus, ils viennent de passer leur seconde nuit… La fatigue est tout simplement inimaginable et pourtant, la plupart tiennent le choc et passent par toutes les émotions en arrivant au Maïdo : entre détermination, joie, souffrance et fierté.

Je n’ai malheureusement pas eu la possibilité d’aller accueillir les finishers de la Diagonale des Fous à l’arrivée au stade La Redoute de Saint-Denis, mais le cœur y était. Cette expérience sportive côté supporter est vraiment mémorable. J’étais là uniquement pour donner, donner sans attendre en retour, encourager chaque personne qui se présentait, crier leurs noms, envoyer des « bravos » et des « courages » à tout va. Je ne pensais pas une seconde, qu’après plus de 30h de course, la plupart seraient encore suffisamment en forme pour me répondre, me sourire, me lever le pouce, me remercier… J’en suis encore toute chamboulée même si je ne suis pas vraiment étonnée car c’est tout à fait l’esprit trail que j’aime tant !

Ce qui m’a aussi interpellé, c’est qu’on retrouve tous les physiques sur ce type de course. On pourrait croire que pour de l’ultra trail, il faut absolument être affuté et bien non ! Après tout, le mental est un moteur presque plus puissant que les jambes ! Par contre, j’ai remarqué qu’il y avait très peu de femmes sur les sentiers de la Diagonale des Fous. Seulement 10% de présence féminine, c’est peu vous ne trouvez pas ? Je me promet qu’un jour, je ferais en sorte de gonfler ces statistiques. J’ai déjà beaucoup appris en regardant les autres à l’oeuvre : ce type d’épreuve requiert énormément d’expérience et de connaissance de soi. Cela ne m’étonne pas d’avoir vu autant de personnes entre 40 et 70 ans et plus ! Rien ne sert de mettre la charrue avant les bœufs, un jour, je serai une folle de la diagonale (pas demain, ni après-demain, mais quand je me sentirai prête !).

C’est déjà l’heure pour moi de retourner à Bordeaux mais j’ai encore plein de belles choses des îles à vous partager. En attendant, j’ai hâte d’accrocher mon prochain dossard, de retrouver mes petits sentiers du Sud-Ouest et mes copains du Happy Running Crew !

Passez un bon week-end,
xx Chloé

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