Reportage Influenceur Tout Compte Fait

reportage influenceur

Trop contente de vous annoncer que je suis passée à la TV samedi dernier dans l’émission « Tout Compte Fait » sur France 2 pour parler de mon métier. Vous le savez, depuis la création de mon blog en juin 2010 j’ai toujours été transparente avec vous. Alors, comme lors de mon dernier passage TV (en 2016 sur Capital de M6), je trouve important de revenir sur mes motivations et mon intervention dans le cadre de ce reportage Influenceur.

Mes motivations tout d’abord, sont simples. J’aime mon métier ! Mais il est vrai que j’ai créé un métier passion atypique et unique en son genre. Il me semble essentiel de prendre la parole sur le sujet de l’influence car c’est un sujet assez nouveau et encore peu compris.

Quant à mon intervention, elle a duré 5 bonnes minutes soit 1/4 du reportage. Pour cela, j’ai tourné pendant 2 jours avec Jessica la journaliste et le cadreur. Ensuite, le montage, la voix off et la présentation du reportage en lui-même jouent beaucoup sur ce que le grand public va percevoir. Et moi dans tout ça ? Je n’ai pas de droit de regard et j’ai découvert le résultat en même temps que vous…

Si vous l’avez loupé, voici le replay sur YouTube !

Mon portrait Influenceur

Tout d’abord, il faut savoir que lorsque j’ai été contactée par la journaliste, son angle de reportage était le suivant : « Comment les influenceurs sont devenus aujourd’hui incontournables pour les marques ? ».

J’ai donc été assez surprise quand j’ai découvert le titre du reportage quelques jours avant sa diffusion « Influenceurs, quand ils font de la pub sans en avoir l’air »… C’est simple, je ne me retrouve aucunement dans ce titre. Je me doutais donc que j’allais intervenir pour présenter le métier d’une approche plus globale.

Notre activité dans le reportage influenceur est assez bien représentée : on voit que l’on est passionnés, positifs, authentiques mais aussi que l’on ne compte pas nos heures et qu’on s’investit beaucoup. Mais il y a tout de même quelques petites choses qui m’ont fait réagir et que j’ai envie de développer avec vous.

PRÉSENTATEUR : « Ces influenceurs qui touchent des fortunes… »

Je trouve la phrase d’accroche du présentateur trop attaquante alors que lui-même est un paradoxe de ce qu’il dénonce : il fait partie des rares journalistes à très bien gagner sa vie tandis qu’un nombre astronomique de pigistes essaient de vivre correctement de leur passion.

17 Millions d’utilisateurs Instagram en France. Parmi eux, quelques milliers d’instagrameurs doivent monétiser leurs audiences en faisant des partenariats avec des marques en complément d’activité. Seulement quelques centaines d’influenceurs vivent de leur passion et réussissent à gagner correctement leur vie (et j’ai la chance de faire partie de ce petit groupe de privilégiés)

Quand on en arrive là, on a déjà pas mal écrémé pas vrai ? Je peux vous assurer que ceux qui touchent des fortunes dans le milieu de l’influence en France, ne sont que quelques dizaines et point barre ! On parle là du high level, de gros youtubeurs ou ex stars de la TV Réalité, suivis par des millions d’abonnés.

VOIX OFF : « Prix de la chambre 714€ la nuit , mais pour le couple c’est gratuit. »

L’échange de service bien expliqué, mais ce qui n’a pas été mis en valeur c’est que j’organisais, avec la complicité de l’hôtel Palais Gallien, un afterwork convivial avec une douzaine de lectrices pour leur faire découvrir l’hôtel. Un grand merci à toutes d’être venues ! <3

VOIX OFF : « Elle joue les bonnes copines… »

Je n’aime pas cette tournure de phrase… Mais si être authentique et proche de sa communauté c’est jouer les bonnes copines alors pourquoi pas ! Je suis fière d’avoir des liens très forts avec mes lectrices, de me rendre disponible au quotidien pour les aider et répondre à leurs questions. C’est ce que je préfère par dessus tout dans mon métier. <3

VOIX OFF : « 1 post sur 10 est une publicité avec une marque. »

Je ne m’étais jamais amusée à compter mais c’est un ratio que je trouve plus que respectable (voir faible) sachant que la plus grosse source de revenus de ma société sont les publications rémunérées sur Instagram. Je fais vraiment attention à sélectionner les opérations qui me plaisent le plus et qui me laissent libre dans la création et l’interprétation des campagnes. Mais il faut bien comprendre que les partenariats rémunérés sont importants pour les créateurs de contenu qui vivent de leur passion comme moi. Parce que nous vous donnons accès à du contenu gratuitement et ce, quotidiennement (articles, photos, vidéos, réseaux sociaux). Il faut bien que l’on puisse financer notre travail.

Je pense sincèrement qu’il est temps d‘arrêter de voir les partenariats rémunérés comme un grand méchant loup, au contraire ! Soyez fiers si vos influenceurs chouchous collaborent avec des marques qui leurs plaisent et qu’ils ont sélectionné, c’est aussi un gage de qualité. Et ne soyez pas mécontents quand vous voyez la mention « partenariat rémunéré avec » car cela veut dire que l’on est honnête et que l’on vous respecte (ainsi que la loi) !

VOIX OFF : « 2-3 fois par semaine, elle reçoit gratuitement des produits. »

En effet, je reçois 2-3 colis par semaine grand maximum car je limite le plus possible les envois de produits (par soucis éthique, environnemental et pour produire du contenu original).

En revanche, dans la vie, rien n’est gratuit ! Les marques ont toujours une idée en tête lorsqu’elles envoient un produit et espèrent toujours une parution. Personnellement, je ne parle que de ce que j’apprécie réellement. C’est pourquoi il m’arrive très souvent de recevoir des produits pour tester une marque avant validation du partenariat et de ne pas donner suite si je ne suis pas convaincue (c’est le cas pour les produits Feed montrés dans le reportage).

VOIX OFF : « Elle va toucher 15 000€ pour son partenariat Go Sport »

C’EST FAUX !!!
15 000€ est le budget global de Go Sport alloué à cette opération. Cela inclut leurs frais de déplacement, de gestion, de mise en œuvre des événements, des buffets et cadeaux offerts pour la communauté. Sur ce budget global, ma société va facturer la somme de 8 000€ à la marque pour ce partenariat. Et comme c’est mentionné dans le reportage (et je suis très contente qu’ils aient laissé ce passage) : ce que ma société facture n’est pas ce que je touche comme salaire. Il faut déduire tout un tas de frais inhérents au statut d’une société (charges sociales, impôts, matériel, locaux, frais de déplacement, comptabilité, et j’en passe).

Le reste du reportage Influenceur

L’intervention de l’agence WOÔ est intéressante : la directrice montre la sélection des profils influenceur, la stratégie de la campagne pour Petit Bateau et explique brièvement l’algorithme Instagram.

L’intervention de l’instagrameur parisien qui fait de la publicité déguisée pour de nombreuses marques d’alcool l’est aussi, parce qu’il faut être honnête, il y a malheureusement des personnes peu éthiques dans le milieu de l’influence. Même si je ne doute pas de la sincérité de ses propos, il n’était peut-être pas au courant de la loi Évin ni des règles sur la publicité déguisée… Mais c’est, pour moi, à l’influenceur d’être transparent avec sa communauté quant à la publicité. C’est une question de valeurs, et c’est entre autre, ce manque de professionnalisme qui ternit la réputation du métier d’influenceur.

Par contre, je pense qu’il en va de la responsabilité des agences de communication qui sont en lien avec les marques que de sélectionner des profils d’influenceurs qui travaillent bien (ça passe par la qualité du contenu, de la communauté et de l’éthique). C’est comme pour l’achat d’abonnés ! Il y aujourd’hui des instagrammeurs qui monétisent leur audience sur Instagram alors qu’ils ont acheté des milliers d’abonnés. Doit-on blâmer les opportunistes qui ont dépensé quelques centaines d’euros ou bien les agences de communication qui les ont rémunérés pour des opérations de communication ? Ce n’est pourtant pas les gens talentueux et authentiques qui manquent sur les Internets !

Grâce à ce reportage Influenceur, j’ai appris quelque chose ! Je ne savais pas que les contrôles sur la publicité déguisée pour les influenceurs reposaient uniquement sur les plaintes des internautes. Je me doutais qu’il y avait très peu de contrôle vus les abus qu’il y a et ce, même des plus grands, mais pas à ce point…

Pour finir, je suis, bien sûr, très déçue que le reportage se termine par les aspects négatifs et les mauvaises pratiques de certains influenceurs qui ne sont en aucun cas le reflet de ce métier passionnant.

Voilà vous savez tout ! Adrien et moi avons été transparents et fidèles à nous-même. Notre présentation est plutôt bien réalisée et j’adore certains messages en voix off type « ce couple de trentenaires à l’allure plutôt décontractée » et le petit passage « j’suis un peu petite par rapport à la barrière non ? ». Restons sur cette bonne note !

Je remercie Jessica de m’avoir choisie pour incarner les « bonnes pratiques » pour son reportage, ainsi que toutes les filles qui sont venues trinquer à l’hôtel Palais Gallien et vous tous pour votre soutien sans faille.

À très vite !
xx Chloé


PS : petite photo bonus…